Dans le mille

Tout comme Pyramides, que j’avais lu juste avant, mon appréciation de ce roman a beaucoup évolué au fil des pages. L’auteur joue avec nos attentes, nous lance sur des pistes, façonne nos a priori… avant de renverser la table et de nous prouver que nous n’avions, encore une fois, rien compris.

L’histoire ? (sans spoil)

Un groupe de 70 humains, sélectionnés durant leur enfance à travers différentes époques par un mystérieux individu, protège un fort dissimulé au cœur d’une forêt aussi étrange que menaçante. Car rien, absolument rien, n’est plus important que de protéger le fort. Le protéger... mais contre quoi ? Contre qui ? Ces créatures inquiétantes qui rôdent entre les arbres ? Qu’importe. La mécanique est bien huilée et, pendant quatorze ans, cette jeune communauté accomplit son devoir avec une rigueur implacable. Jusqu’au jour où, après une longue période sans nouvelles recrues, une jeune femme fait son apparition. La 71e recrue. Qui, curieusement, n’a aucune intention de protéger le fort. L’intrigue est lancée.

Encore une fois, il m'est très difficile de donner un avis général tant celui-ci a changé au court du récit. Je sais seulement qu'au sortir de ce roman, c'est à nouveau un violent coup de cœur.

Les premières pages nous plongent dans un décor plutôt fantasy que SF. Un fort assiégé, une forêt hostile, infestée de créatures cauchemardesques (presque littéralement… vous comprendrez en lisant). Contrairement à Pyramides, où il m’avait fallu du temps pour m’attacher aux personnages, ceux-ci m’ont captivé d’emblée. Les dialogues sonnent justes, les chapitres sont courts et rythmés, et le mystère envoûtant qui plane sur cet univers vous fait tourner les pages plus vite que la lumière, enchaînant les soirées à vous coucher déraisonnablement tard.

Bon, je dois admettre avoir été sceptique à l'approche du mi-parcours (624 pages, c'est long...). L'histoire prend des directions de plus en plus étranges, oniriques, incompréhensibles. Je me suis vraiment demandé où l'auteur voulait nous emmener, et s'il n'écrivait pas simplement tout ce qui lui passait par la tête sans se soucier d'une quelconque logique. Comment pouvait-il justifier autant d'invraisemblances ? À commencer par le fait que le monde parle la même langue, alors que plus de 6000 ans séparent leurs époques d'origine ! Pendant plusieurs chapitres, j'en suis venu à me demander si ce roman était vraiment pour moi. Mais croyez-moi, tout est calculé. Rien n’est laissé au hasard. Si j’avais abandonné à ce stade, j’aurais manqué l’une de mes meilleures lectures de ces dernières années.

Concernant l'interprétation, la voix est claire et agréable à suivre! Rien à redire

Un conseil : lisez Pyramides avant !

Si La Dernière Arche est un récit totalement indépendant, il résonne particulièrement avec Pyramides dans ses dernières pages. Sans les clés offertes par cette lecture préalable, la fin de La Dernière Arche pourrait vous sembler précipitée, chaotique, et vous laisser vraiment perplexe.

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