Un ouvrage finalement peu féministe

Il n’y a pas grand-chose qui va. La sociologue reste engluée dans la binarité de genres sans jamais l’interroger. Elle prétend sortir de l’idée selon laquelle les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, mais s’engouffre dans de nombreux stéréotypes.

Par exemple, elle affirme que les garçons ont besoin d’enseignants masculins, car non maternants et capables physiquement (!) de mater les comportements rebelles des garçons. Les hommes (professeurs, sportifs, pères…) seraient aussi les seuls modèles envisageables pour eux, et la difficulté à s’identifier à des modèles féminins n’est jamais pointée du doigt (alors qu’elle est justement la conséquence directe de l’éducation qu’ils reçoivent ordinairement) ni questionnée.

On a l’impression que, pour l’autrice, l’éducation féministe que (certaines) fillettes reçoivent empêche les garçons de s’épanouir et de trouver leur place (les vilaines !), alors que, sauf erreur, le patriarcat est encore loin d’être aboli.

De même, elle part du principe que l’univers entier est hétérosexuel, et n’envisage aucune relation femme/homme autre que celle du couple.

Si vous souhaitez avoir des outils pour éduquer vos garçons, je vous conseille plutôt de vous tourner vers le formidable ouvrage d’Aurélia Blanc, « Tu seras un homme féministe, mon fils ! Manuel d’éducation antisexiste pour des garçons libres et heureux ».

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