Frissons nordiques : Le succès des polars scandinaves

Polar nordique : l'histoire du succès

L’histoire des polars nordiques débute il y a bien longtemps. Avant même les premiers polars d’, l’écrivain norvégien Maurits Hansen publie en 1840 un des premiers policiers du monde « Le meurtre du constructeur de machine Roolfsen ».

Près d’un siècle plus tard, alors que le genre policier s’était un peu endormi, le couple d’écrivains, Peer Wahlöö et Maj Sjöwall, le relance à partir 1965 avec leur titre « Roseanna » qui remporte un succès immédiat. D’un côté, ces passionnés de criminologie rendent ce secteur de littérature plus sérieux en intégrant à leurs ouvrages un regard critique sur la société et la politique, leurs romans deviennent en quelque sorte un miroir de la société. D’un autre côté, ils créent un personnage au caractère très différent de celui des grands détectives classiques.

Alors que l’ingénieux Sherlock Holmes fait montre d’une intelligence hors du commun et d’une personnalité étrange et solitaire, le détective Martin Beck n’a rien de spectaculaire : Il mène une vie plutôt austère où sa famille n’occupe pas une place importante. Il est même dépressif. Il ne vit pratiquement que pour son travail qu’il exécute de façon très consciencieuse.

Les meilleurs polars scandinaves

Ce sont ces facteurs qui définissent les nouveaux polars nordiques : Un détective qui n’a rien d’extraordinaire à première vue, des atmosphères originales et des récits sur fond de critique sociale, voilà l’équation parfaite pour ces polars à succès.

Dans la lignée de l’œuvre de Wahlöö et Sjöwall, nous retrouvons le Suédois qui a créé le célèbre détective . Mankell dissimule également derrière chaque intrigue des critiques vives concernant des thèmes comme le racisme, le fanatisme, le trafic de drogues ou encore la prostitution forcée. Cependant, une nouveauté différencie la série des polars de Mankell des auteurs précédents : La violence et les scènes de crime sont décrites minutieusement. Depuis, les auteurs et autrices scandinaves de polars y ont pris goût et se surpassent les uns les autres dans leurs descriptions.

Le pays des polars : la Suède

Des pays nordiques qui ont vu naître de nombreux écrivains de renom, c’est bien la Suède qui se trouve en tête. De Stieg Larsson à Camilla Läckberg en passant par Viveca Sten, ils mettent tous nos nerfs à rude épreuve…

Une reine suédoise du polar scandinave : Camilla Grebe. Récompensée maintes fois, Camilla Grebe a écrit des polars scandinaves comme ou encore qui connaissent un véritable succès.
Le dernier roman de Grebe « L’énigme de la stuga » vient de sortir en France début février, vous pouvez l’écouter dès maintenant sur Audible. Soyez prêts pour une nouvelle enquête, suspense garanti !

Huit années se sont écoulées depuis le meurtre de la jeune adolescente Bonnie. C’était après une soirée chez le couple Lykke et Gabriel, elle éditrice et lui auteur à succès, et leurs jumeaux, David et Harry. Bonnie avait été retrouvée assassinée dans la ‘stuga’, une dépendance dans le jardin de la famille où vivent les jumeaux. La stuga étant fermée à clé de l’intérieur, seuls David et Harry avaient eu la possibilité de commettre ce meurtre. Mais tous les deux ont toujours nié d’avoir commis le crime, l’enquête n’est pas close.
Huit ans après ce meurtre, un nouvel événement vient chambouler la famille : Lykke appelle l’enquêteur chargé du mystère non-élucidé pour qu’il lui vienne en aide. Elle vient d’être mise en détention provisoire pour homicide volontaire, des preuves l’accablant fortement. Les deux enquêtes s’entremêlent. Quel est le lien entre la situation actuelle de Lykke et celle de ses enfants ? Quel est le lien avec l’événement passé ? Qui a-t-elle tué ? Pourquoi ? Lykke et l’enquêteur relatent l’histoire à rebours, et c’est en remontant le passé que le puzzle va être reconstitué.Camilla Grebe combine une tragédie familiale avec les problèmes du domaine de l’édition. Elle décrit avec grand talent la psychologie de chaque personnage, et comme à son habitude, ses protagonistes se sentent mal dans leur peau. Elle sait faire partager leurs doutes et leurs douleurs aux auditeurs qui les perçoivent comme des personnages tellement vrais. A écouter en toute urgence !

Avec la trilogie « Millenium », caracole en tête des palmarès internationaux et détrône même le roi du polar suédois Henning Mankell. Dès sa parution, plusieurs prix lui ont été décernés. Cette série a eu et connaît encore un énorme succès.

Mikael Blomqvist et Lisbeth Salander forment un duo étonnant et vraiment original. Tout les oppose et ils fascinent par leur personnalité atypique. La psychologie de ces personnages est poussée et ajoute au mystère du récit. Blomqvist et Salander nous mènent dans les méandres d’une intrigue très réussie où se fondent les thèmes de la violence contre les femmes et les dérives de la société suédoise, le tout se déroulant bien sûr devant une coulisse nordique.

Le roman « Les crimes de nos pères » de Larsson vient de paraître (en France en novembre 2022) et il connaît déjà un grand succès ! Il a d’ailleurs reçu le prix du meilleur polar suédois en 2021. C’est le sixième et dernier tome de la série culte de Larsson dont le personnage principal est la procureure Rebecka Martinsson. Sur une petite île dans le nord de la Suède, deux cadavres sont découverts : celui d’Henry qui vient de mourir chez lui et, dans le congélateur, celui du père d’un ancien boxeur disparu il y a bien longtemps.

Rebecka Martinsson doit s’occuper du dossier du deuxième mort et se retrouve confrontée à son propre passé qu’elle préfère taire… Elle est sûre qu’il existe un lien entre les deux morts et se demande pourquoi le cadavre du congélateur n’a pas été éliminé durant toutes ces années. Comme toujours dans les romans de Larsson, l’intrigue et ses rebondissements sont parfaitement arrangés et inscrits au milieu de paysages nordiques magnifiques.

Dans ce nouveau roman de paru en France en 2022, vous ne retrouverez pas les héros habituels Erica Falk et Patrik Hedström, mais un nouveau tandem tout aussi réussi : la détective Mina Dabiri et le mentaliste Vincent Walder à qui Mina fait appel pour son premier cas. En effet, le cadavre d’une jeune femme transpercé par une épée est retrouvé dans une boîte et Mina est persuadée qu’il ne s’agit pas d’un tour de magie raté mais bel et bien d’un meurtre. Ce duo fera bientôt le lien avec d’autres cas non élucidés.

La particularité de ce récit tourne non seulement autour d’une intrigue originale et bien menée dans l’univers de l’illusion et de la magie mais aussi autour de ses personnages principaux et secondaires très attachants et intéressants.
Camilla Läckberg a reçu entres autres le prix polar du meilleur roman international pour et a été classée sixième en termes de ventes en Europe en 2009.

L’histoire « Le culte » se déroule deux ans après « La boîte magique ».

Lorsque le père d’Ossian, un petit garçon de cinq ans, vient chercher son fils à la sortie d’une maternelle de Stockholm, le personnel se rend compte que celui-ci a disparu. La petite fille qui avait joué avec Ossian en dernier, raconte qu'il est parti auparavant avec une dame. C’est l’inspectrice Mina Dabiri qui ouvre l’enquête. Très vite, elle établit un lien avec une affaire passée qui s’était terminée de manière tragique. Est-ce le début d’une série d’enlèvements ? Le ou la coupable agirait-il/elle selon un schéma rituel ? Mina et son équipe craignent le pire et comprennent qu’une course contre la montre vient de commencer. Pour la première fois depuis les événements dramatiques survenus deux ans plus tôt, Mina reprend contact avec Vincent Walder, expert en psychologie et mentaliste. Elle est persuadée qu'il est le meilleur expert externe pour l’aider à éclaircir au plus vite cette affaire.

Leur relation est très particulière et la distance qu’ils essaient tous les deux de garder par rapport à leur passé commence à diminuer lorsqu'ils se rencontrent à nouveau. Vont-ils réussir à surpasser leurs problèmes et à joindre leurs capacités pour éviter le pire ?

Après « La boîte à magie », « Le culte » est le deuxième tome de la trilogie sur les enquêteurs hors du commun Mina Dabiri et Vincent Walder. Cette série a été écrite par le duo d'auteurs Camilla Läckberg et Henrik Fexeus. Ensemble, ils ont mis au point un excellent thriller où l'intrigue est absolument cohérente et le suspense est présent dès les premiers mots jusqu’à la fin.

« Sous protection » est le neuvième tome de la série à succès « Meurtres à Sandhamm » de . Vous retrouvez le sympathique duo d’amis d’enfance Thomas Andreasson, policier, et Nora Linde, procureure. Thomas et Nora sont chargés de protéger la jeune femme Mina qui a été battue par son mari Andreis. Ce dernier est devenu un grand chef dans les trafics de drogue à Stockholm. Il est puissant, très riche et jouit d’un grand nombre de relations pour éviter d’être emprisonné. Mina pourrait donc en tant que témoin clé aider la police à arrêter son mari et va devoir être mise sous protection. Mais Andreis ne connaît que le langage de la violence et de la brutalité après avoir vécu les conflits dans son pays d’origine, la Bosnie. Pour Mina, c’est l’enfer qui commence.

Par chapitre alterné, vous découvrirez petit à petit le passé d’Andreis et suivrez Mina dans sa fuite. Viveca Sten réussit dans ce polar à dévoiler la violence reçue pendant l’enfance et les conséquences à vie de celle-ci ainsi que les limites de la protection judiciaire. C’est une histoire captivante à tous les niveaux.

Des enquêtes au cœur de l’Islande

L’Islande a fait son entrée sur le terrain des polars il y a seulement une vingtaine d’années. Jusque-là, ce pays nordique ne nous avait pratiquement rien livré, ou du moins rien qui aurait pu éveiller l’intérêt d’un public international. C’est grâce à Arnaldur Indriðason que les polars islandais ont franchi les frontières de leur pays : La série du commissaire Erlendur, traduite en 40 langues, a remporté un énorme succès et a marqué le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire littéraire de l’Islande.

Ecrivain talentueux, célèbre au niveau international, est l’auteur le plus populaire d’Islande, les nombreuses récompenses comme le prix Clé de Verre décerné aux meilleurs policiers scandinaves et ses best-sellers publiés et traduits dans différentes langues le confirment bien. Bref, un auteur islandais incontournable ! Après son tout premier livre , Indriðason a écrit de nombreux ouvrages dont « La trilogie des ombres » et la série du commissaire Erlendur Sveinsson. Il a créé également le personnage de Konrad, un inspecteur très humain et empathique que vous retrouvez dans cet excellent récit « La pierre du remords ».

Konrad, policier en retraite, est contacté parce qu’on a retrouvé son numéro de téléphone sur le bureau d’une femme assassinée. Konrad avait refusé de se mettre à la recherche de l’enfant de cette dame qu’elle avait abandonné à la naissance presque cinquante ans auparavant. Pris de remords, il se penche sur cette affaire qui en réveille une autre. Il se voit confronté en même temps à la mort non-élucidée de son propre père. Indriðason entremêle les deux enquêtes et propose à ses auditeurs de multiples pistes à suivre qui s’entrecroisent dans les rues de Reykjavik. La thématique du remords est récurrente tout au long du récit et l’auteur porte un regard critique sur la société islandaise comme il se doit pour un bon polar scandinave. Un drame insoupçonnable, un ouvrage incontournable.

Norvège : un auteur venu du froid

Faut-il encore présenter ? Cet auteur norvégien a connu dès son premier roman un véritable succès récompensé par le prix scandinave Clé de verre du meilleur policier. S’en suit un grand nombre de best-sellers dont élu meilleur polar norvégien de tous les temps par les lecteurs et auditeurs. Grâce au personnage principal Harry Hole et près de 30 millions de livres vendus et traduits en quarante langues, Jo Nesbø est devenu le roi incontestable des polars scandinaves, un auteur addictif.

travaille en tant qu’inspecteur à la police d’Oslo. Il n’a rien d’un personnage élitaire comme Sherlock Holmes, il est plutôt humain et surtout très attachant, ce qui est d’ailleurs peut-être dû à ses quelques mauvais penchants. En effet, il abuse régulièrement d’alcool et fume énormément ce qui rend sa relation amoureuse avec Rakel Fauke assez compliquée. Côté travail, c’est toujours à lui qu’on refile les cas incroyables. Malgré ses humeurs dépressives, il est un excellent détective qui se fie à son flair et ses intuitions.

Dans le dernier tome de la série, nous retrouvons un Harry Hole brisé mais toujours aussi efficace. Il est censé s’occuper de cold cases mais se tourne vers une histoire qui ne le lâche pas. Un matin, après une soirée lors de laquelle il a encore une fois trop bu, Harry se réveille les mains pleines du sang d’un autre. Il ne se souvient absolument de rien. Harry va s’enfoncer dans une histoire infernale. Un fois pris dans l’écoute, il vous sera impossible d’interrompre le récit. L’histoire est pleine de fausses pistes, de rebondissements à travers l’évolution d’un détective très attachant, c’est un polar particulièrement réussi !

Le détective Harry Hole doit enquêter sur une série de meurtres tous effectués de la même façon : Un doigt de la victime est sectionné et on découvre à chaque meurtre un diamant en forme d’étoile rouge, symbole du diable. Harry Hole qui est en train de tout perdre, son métier, sa femme, lui-même, va devoir se reprendre pour élucider cette série de meurtres en à Oslo en plein été. Nesbø réussit un bon équilibre entre l’intrigue, les rebondissements et les tourments personnels de Hole. Ce grand polar se dévore comme tous les Nesbø !

Direction Danemark : Jussi Adler-Olsen

Le Danois a poursuivi un parcours quelque peu en zig-zag avant de publier son premier roman policier en 1997 . Ce roman devient un best-seller, dès lors le succès du Danois ne cessera plus : Plus de 23 millions de livres vendus dans le monde entier, traduits dans 40 langues et récompensés de nombreux prix, Adler-Olsen est un impératif des polars danois !

« Miséricorde » est le premier d’une série de neuf tomes sur les enquêtes du département V menées par Carl Mørck. Ce dernier, un policier plutôt bourru et trop direct au goût de ses collègues, est accompagné de son fabuleux assistant syrien, Hafez el Assad, homme à tout faire qui va vite dépasser ses fonctions de chauffeur. C’est vraiment ce duo original qui fait l’originalité de ce roman. Comme Mørck n‘est pas vraiment apprécié à son travail même s’il fait partie des meilleurs enquêteurs, on le nomme à la tête du département V qui s’occupe des cas non-élucidés. Son premier cas est celui de Merete Lynggaard, vice-présidente d’un parti démocratique, qui a disparu d’un ferry cinq ans auparavant sans laisser de trace. Suspense, action, profondeurs des personnages, tout y est pour faire de ce roman une vraie réussite.

Avec « L’unité Alphabet » Adler-Olsen nous offre un roman bien différent de la série sur le département V. Nous nous retrouvons en pleine seconde Guerre mondiale, dans un hôpital psychiatrique en Allemagne. Pendant leur fuite, Bryan et James, deux pilotes de la Royal Air Force, amis d’enfance, se font passer pour des officiers allemands et se retrouvent dans cet hôpital où ils font semblant d’avoir perdu la tête en attendant de trouver un moyen de se sortir de là. L’hôpital se révèle être un véritable enfer où des médecins essaient de remettre les soldats d’aplomb à l’aide de traitements de choc pour qu’ils puissent poursuivre le combat. Seul Bryan arrivera à s’évader. Plusieurs années plus tard, Bryan, toujours traumatisé par son horrible expérience de prisonnier, décide de repartir sur les traces d’un passé qui n’a jamais cessé de le hanter. Ce polar, sombre et vraiment glaçant, nous entraîne dans les méandres de l’esprit humain et de la maladie mentale.

Une Française en Suède

Qui se douterait qu’une Française se cache derrière le nom de Johana Gustawsson ? D’origine marseillaise, Johana Gustawsson se marie à un Suédois avec qui elle habite maintenant en Suède après avoir passé quelques années à Londres. Comme l’a dit Gustawsson d’elle-même :

« Je ne suis plus seulement Marseillaise et Française, je suis aussi Londonienne et Suédoise en herbe ! »

Johana Gustawsson

Cet ouvrage de Johana Gustawsson mettra vos émotions à rude épreuve, c’est un roman très sombre et rude !

Emily Roy, profileuse particulièrement douée, retrouve en Suède une ancienne connaissance, Alexis Castells, écrivaine spécialisée en tueurs en séries. Voilà un duo d’enquêtrices atypiques parfait pour résoudre une série de meurtres commis avec une grande cruauté. Emily Roy fait le lien entre le premier cadavre d’une femme retrouvée à Londres et ceux d’enfants retrouvés en Suède : Leurs corps sont atrocement mutilés, sur leur bras est gravé la lettre Y. Cette affaire va nous faire remonter le temps jusqu’à la deuxième Guerre mondiale, très précisément au camp de concentration de Buchenwald.

L’autrice alterne entre le présent et le passé, elle mélange avec brio les thématiques du tueur en série et des camps de concentration et nous plonge dans l’horreur : un récit troublant et saisissant.

Les meilleurs polars scandinaves

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