La colère
Si certains considèrent la colère comme salvatrice, quitte à en faire des éloges, d’autres la voit comme un moteur pour créer des histoires fortes, basé sur le manque ou la frustration. Une puissance romanesque, qui, typiquement, est mis en lumière par Caroline Laurent dans Rivage de la colère. Récemment couronné par le prix maison de la Presse, ce livre audio est le récit des Chagos, peuple mauricien chassé de ses archipels après l’indépendance de l’ile Maurice. Un exil forcé, qui ne laisse pas d’autres choix aux chagossiens de mener un combat, puissant et fondateur : celui de la colère. Et ici, ce sentiment si ambivalent se ressent comme une arme, un moteur, qui donne toute sa dimension à la trame, aux confins entre le roman et la grande Histoire ! __Et si la colère pouvait être un recours à la liberté ? __
L’avarice
En se penchant sur ce péché capital, on pense souvent instinctivement à L’Avare de Molière, qui regroupe toute la symbolique de ce sentiment. Mais les histoires se sont largement emparées de cet état d’esprit, à mi-chemin entre la radinerie et la possession. En effet, ne pas vouloir se séparer de ses biens, de ses richesses, est un sentiment largement partagé par des personnages, comme ceux dépeint par Balzac dans Eugénie Grandet. S’il nous affirme, dans sa préface, que son but était de dresser le portrait de la vie provinciale dans une petite ville en bord de Loire, ce roman est aussi et surtout un formidable portrait de l’avarice. Le père Grandet en est le symbole même, puisque ce dernier n’a d’autre but dans la vie que d’amasser une fortune, sans même la dépenser. Il ne vit que dans un confort sommaire, et semble économiser le moindre sou sans but aucun. Une parfaite incarnation de ce que provoque cet état d’esprit lorsqu’il est poussé à l’extrême, doublé d’une plongée dans un roman clé du 19ème siècle !
L’envie
L’envie est un péché capital très ambivalent. Parfois symbole de désir, parfois d’animosité, certain.e.s le confondent avec la jalousie. Or l’envie est pourtant un état d’esprit qui peut entraîner la jalousie ! Bien souvent, l’envie se manifeste avec l’argent, mais aussi avec le manque, sentiment très romanesque qui peut donner lieu à bon nombre d’histoires rocambolesques. C’est ce qui arrive au personnage de Jocelyne dans La liste de mes envies, le célèbre récit de Grégoire Delacourt. Cette mercière du nord de la France gagne le gros lot à un jeu de loterie, et voit la liste de ses envies se réduire petit à petit. Or, peut-être que l’envie n’était pas le meilleur sentiment qui pouvait lui arriver, et en ça, certains la considéreraient comme un péché capital, un vrai. Néanmoins, elle aura eu le mérite de faire naître cette jolie histoire, et de nous plonger avec elle dans une réflexion aussi intime qu’universelle : le rapport au désir !
L'orgueil
Parmi les sept péchés capitaux, l’orgueil est ce sentiment de se penser au-dessus de tout, et même des autres. Une conviction que sa pensée est supérieure, et que celle d’autrui ne mérite pas de réel intérêt. On pourrait lui attribuer l’humilité comme contraire, mais grâce à son caractère condamnable, l’orgueil a donné naissance à des merveilleuses histoires, que symboliste très bien le livre de Jane Austen, Orgueil et Préjugés. Dans ce véritable labyrinthe amoureux, les sentiments laissent place à de véritables nœuds émotionnels, dont l’orgueil va porter certains vers des surprises que seule l’âme humaine peut connaître. Une magistrale interprétation de ce péché capital, devenu un pilier de la littérature anglaise !
La gourmandise
On considère souvent la gourmandise comme quelque chose de condamnable, d’excessif, mais en réalité, bon nombre d’histoires la présente comme une émotion, un sentiment de plaisir, qui fait du bien à entendre. Car oui, si le livre audio ne nous permet pas de goûter les aliments, il ouvre en revanche la porte à tous les autres sens auxquels la gourmandise peut faire appel. Et quoi de mieux que le chocolat pour incarner ce péché capital ? Le livre de Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie, est un bonbon de récit, à mettre entre toutes les mains. Willy Wonka, grand chocolatier, invite cinq enfants tous plus gourmands les uns que les autres, à venir visiter sa célèbre chocolaterie. Une plongée dans un univers sucré, où la tempérance n’a pas sa place !
La paresse
À l’instar de la colère, la paresse est un péché capital que certains n’hésitent pas à porter comme un moteur de créativité ou d’un certain plaisir. Parfois même, on l’associe à une certaine légèreté de ton, que Paul Lafargue nous montre très bien avec Le droit à la paresse. Cet audiobook nous propose en quelques points de rendre hommage à cet état d’esprit, en le valorisant sous tous ses aspects. À l’heure où l’effort est davantage valorisé, l’auteur place le paresseux à égalité avec l’actif, et nous montre grâce à des anecdotes, mais aussi à des informations très instructives, que non, la paresse n’est pas toujours un défaut !
La luxure
La luxure est probablement le péché capital le plus controversé, puisqu’il s’agit d’un plaisir immodéré pour la pratique sexuelle. Bien loin d’une envie de se reproduire, elle n’est portée que par un certain plaisir, que les auteurs de littérature ont saisi pour créer des histoires. Des histoires pas toujours érotiques, mais dont le penchant pour la luxure est un élément souvent constitutif de l’histoire. Le meilleur exemple ? La trilogie Cinquante nuances de Grey, de E. L. James, qui dépeint une histoire en apparence banale, qui prend rapidement une tournure pleine de... luxure. En effet, entre soumission charnelle et relation passionnelle, tout est réuni ici pour nous montrer ce péché capital comme on l’imaginait, pour une expérience d’écoute inédite !