Épisodes

  • Épilepsie, de la mémoire des pionniers en France jusqu’à l’actualité
    Sep 1 2024
    Une nouvelle saison, la 6ème déjà, de Voyages extraordinaires dans le monde des sciences et elle nous amène au cœur de l’épilepsie avec Fabrice Wendling. Directeur de recherche Inserm au laboratoire Traitement du signal et de l’image, à l’Université de Rennes, si nous devions résumer en très peu de mots sa trajectoire, nous dirions que Fabrice baigne depuis près de 30 ans dans cette maladie redoutable qu’est l’épilepsie. Et cela en se plongeant très tôt dans deux mondes différents. Le premier, celui de la recherche clinique où les clés sont l’expérience acquise par les médecins de la maladie, l’observation des signes manifestés par les patients, le rendu qu’ils font de leur vécu, etc. et bien sûr les observations apportées par les technologies pour la santé : EEG, imagerie, etc. Il a eu la chance d’apprendre avec Patrick Chauvel, un des élèves de l’école de Sainte Anne construite autour de deux grands noms, Jean Bancaud, neurophysiologiste, et Jean Talairach, médecin psychiatre et neurochirurgien à l’origine d’un atlas et d’un référentiel permettant de localiser un point du cerveau sous cadre stéréotaxique. Il était dès lors possible d’obtenir des signaux EEG dits de profondeur (SEEG) pour tenter d’identifier quelles structures cérébrales étaient impliquées dans les crises épileptiques. Nous sommes alors dans les années 50-60, donc bien avant l’apparition des modalités d’imagerie scanner et IRM dont nous disposons aujourd’hui. Le second domaine est évidemment celui des sciences pour l’ingénieur et plus précisément ici, le traitement du signal et la modélisation. Car il ne suffit pas d’acquérir les signaux, il faut les analyser, extraire les informations qu’ils portent. Détecter les premiers changements dans les activités cérébrales, localiser les sources, mesurer les corrélations, quantifier les retards, décomposer les mélanges de signaux, etc. Mais cela ne suffit pas pour comprendre les mécanismes profonds impliqués. C’est là que la modélisation mathématique peut apporter un éclairage fécond en reproduisant les mécanismes cellulaires et leurs anomalies potentielles, les relations entre structures cérébrales proches ou distantes, en les modifiant de façon à s’approcher au mieux des signaux observés. L’épilepsie (nous devrions dire plus justement, les épilepsies) est une maladie neurologique chronique définie par la répétition spontanée de crises, provoquées par l’hyperactivité de groupes de neurones dans le cerveau. Elle peut prendre des formes très diverses et toucher des structures cérébrales proches et distantes. Ces crises soudaines sont le plus souvent de courte durée. L’épilepsie peut se révéler à tout âge même si elle apparaît plus fréquemment aux âges extrêmes de la vie, chez l’enfant et chez les personnes âgées. Plus de la moitié des épilepsies commencent par exemple pendant l’enfance : chaque année, environ 4 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chez l’enfant en France (plus de 50 millions de personnes seraient concernées au total dans le monde). C’est dire son importance. Beaucoup de progrès ont été réalisés dans les traitements médicamenteux, la chirurgie comme dans de nouvelles thérapies non-invasives comme nous le dit Fabrice Wendling. De nouvelles voies prometteuses sont en cours d’exploration comme dans le projet européen Galvani (lauréat de l’European Research Council) associant son équipe et celles de Fabrice Bartolomei, professeur de neurologie à l’hôpital La Timone et chercheur à l’Institut de neuroscience des systèmes à Marseille, et de Giulio Ruffini, biophysicien et directeur de l’entreprise Neuroelectrics à Barcelone. L’objectif du projet est de soigner les épilepsies résistantes aux médicaments et non opérables par stimulation transcrânienne. ------------------------------------------------------------------------------------------- Le traitement de l’épilepsie s’avère inefficace chez un tiers des patients, laissant ainsi des millions d’entre eux souffrir de crises d’épilepsie résistantes aux médicaments. La stimulation transcrânienne non invasive constitue depuis peu une solution prometteuse, mais une mauvaise compréhension de ses effets à court et long terme limite son application. Le projet GALVANI, financé par l’Union Européenne, étudie l’impact des champs électriques de faible intensité sur la physiologie des neurones et les circuits neuronaux. Le principal objectif consiste à comprendre si ces champs électriques appliqués de manière non-invasive sur les régions épileptogènes, spécifiques à chaque patient, peuvent réduire la fréquence des crises et donc améliorer la qualité de vie des malades. ------------------------------------------------------------------------------------------- De la mémoire des pionniers en France jusqu’à l’actualité, ...
    Afficher plus Afficher moins
    59 min
  • Le droit face au monde numérique avec Sandrine Turgis
    Aug 21 2024
    Comme toujours en début d’émission, nous avons Félix et moi demandé à notre invitée, maître de conférences à la faculté de droit de l’université de Rennes et membre de l’équipe de recherche IODE (UMR CNRS 6262), de nous raconter son histoire. Sachez que Sandrine est originaire de la Manche, en Normandie, et que son chemin, le temps d’années de licence, de Master et de thèse, l’aura amenée de Caen à Strasbourg, en passant par Londres et Paris. Elle sera ensuite Maître de Conférences à l’Université de Reims puis à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan à Guer, avant de rejoindre l’Université de Rennes. Consultez Internet par curiosité pour connaitre l’origine du nom, Turgis, cela vous fera sourire. Internet justement, et plus généralement aujourd’hui le monde numérique dans son ensemble, voilà quel est son domaine de recherche sous l’angle des enjeux pour les droits et libertés. Le monde numérique concerne chacun et chacune d’entre nous et sans doute plus encore, les générations à venir. Facebook, X, TikTok, Wechat, tout le monde connait. Les objets connectés, la maison intelligente, les Datacenters, la 5G, la télémédecine, aussi. L’intelligence artificielle et ses débordements tous azimuts dans des applications auxquelles nous n’aurions pas pensé, certainement plus encore. Droit à la vie privée, protection des données à caractère personnel, propriété intellectuelle, secret des correspondances, droit à l’oubli, falsifications, ingérences étrangères, manipulation de l’information, attaques et rançonnages, profilage, vulnérabilités des données et des infrastructures … la liste est tellement longue des difficultés auxquelles faire face qu’elle s’apparente à un inventaire à la Prévert. Et lorsque ces sujets portent sur des personnes en situation de fragilité, comme les réfugiés et les migrants, un domaine sur lequel elle travaille en ce moment, que dire de leurs conséquences potentielles ? Que peut faire le droit dans un tel univers où, chaque jour, nous découvrons de nouveaux outils numériques, de nouveaux usages et de nouvelles failles ? Droit français, droit européen, droit international, … quelles armes, quelles actions ? Faudra-t-il pour cela un nouveau corpus en matière de droits ? De nouveaux instruments ? Il serait exagéré de prétendre que nous avons avec Sandrine abordé toutes ces questions de manière exhaustive. En tous cas, une sensibilisation de tous et toutes à ces enjeux et problématiques est essentielle. Bel été à toutes et à tous ! Jean-Louis Coatrieux et Félix Boulé Pour en apprendre plus : Sur les projets et publications de Sandrine : https://www.linkedin.com/in/sandrineturgis Pour consulter l’introduction et la conclusion de l’ouvrage sur Les Données numériques des migrants et des réfugiés sous l’angle du droit européen (Rennes, PUR, 2020) : https://iode.univ-rennes.fr/actualites/les-donnees-numeriques-des-migrants-et-des-refugies-sous-langle-du-droit-europeen Pour retrouver notamment la contribution de Sandrine sur « Les enjeux pour les droits fondamentaux de la lutte contre la manipulation de l’information » : Pôle d’excellence cyber, Lutte contre les manipulations de l’information, 2024, 68 pages : https://www.pole-excellence-cyber.org/wp-content/uploads/2024/01/Ouvrage_LMI_PEC_2023.pdf Projet PILAC (Penser l'international au local : articulations & contradictions, réseau de recherche que codirige Sandrine avec sa collègue politiste, Claire Visier) : https://pilac.univ-rennes.fr/ Projet PriCLeSS (projet pluridisciplinaire du laboratoire d’excellence CominLabs - http://cominlabs.inria.fr/- autour notamment de la question Blockchain & Privacy) : https://project.inria.fr/pricless/
    Afficher plus Afficher moins
    1 h
  • L’Union Européenne du droit et des droits avec Isabelle Bosse-Platière
    Aug 18 2024
    Nous sommes à la veille des élections du Parlement européen du 9 juin 2024 et il nous a semblé essentiel de parler d’Europe au cœur de la démocratie (https://european-union.europa.eu/index_fr). Cette nouvelle émission de Voyages extraordinaires dans le monde des sciences est donc consacrée au Droit par et pour l’Europe et les Européens mais aussi pour le Monde. C’est le domaine de recherche d’Isabelle Bosse-Platière, Professeure à l’Université de Rennes, et directrice d’une unité mixte de recherche du CNRS, IODE (Institut de l’Ouest : Droit et Europe, https://iode.univ-rennes.fr/). On ne le sait pas toujours mais Rennes est depuis les années 60 et grâce à l’action fondatrice du Professeur Jean Raux, un des centres de référence nationale et internationale en droit européen. La spécialisation d’Isabelle en Droit institutionnel et contentieux et en droit de l’action extérieure de l’Union européenne, sujets dont le sérieux des titres peut éloigner les auditrices et les auditeurs, nous permet d’aller au fond des choses. Un échange passionné et passionnant, en termes simples et apportant simultanément des informations pratiques utiles aux jeunes s’interrogeant encore sur leur choix professionnel. La trajectoire d’Isabelle, dont les origines sont d’une famille de viticulteurs du Beaujolais, est d’abord une surprise, initiée par une première expérience ERASMUS en Allemagne qui l’amènera, pour une mission courte, à être assistante parlementaire d’un député du Bundestag ! Contrairement à une perception a priori et largement partagée nous emmenant du droit vers les images d’avocat ou de juge, le droit pénètre non seulement partout dans nos vies mais ouvre sur des métiers extrêmement divers. Vie privée et vie publique, administration, vie sociale et vie politique, monde économique, etc. d’un côté et, de l’autre, clerc de notaire, notaire, conseiller d’affaires, inspecteur des douanes, administrateur judiciaire, juriste d’entreprise, une très longue liste en vérité. Ajoutons que quasiment aucun problème d’emploi ne se pose après les formations de Droit. L’échange avec Isabelle pour ce qui concerne la recherche a abordé des questions centrales aujourd’hui dans la société et pour lesquelles des réponses en termes de Droit sont fondamentales. Nous le voyons avec la cybersécurité, les réseaux sociaux, les accords de partenariat (CETA avec le Canada et d’autres comme le MERCOSUR), les droits de l’homme, l’Intelligence Artificielle, etc. etc. Ces questions nous concernent tou(te)s et nous concerneront plus encore demain. Dans notre vie personnelle comme dans le vivre ensemble, à l’échelle de la France, de l’Europe et du Monde. Jean Louis Coatrieux Et pour découvrir d’autres sujets… https://hal.science/IODE/search/index/?q=Isabelle+Bosse-Plati%C3%A8re
    Afficher plus Afficher moins
    1 h et 1 min
  • Les pérovskites, vous connaissez ?
    Aug 14 2024
    Avouons-le, avant cette émission de Voyages extraordinaires dans le monde des sciences de Radio Laser et de son partenaire d’Unidivers, Félix et moi n’en savions rien. Et pourtant, depuis près de 10 ans le monde entier a le regard fixé sur ce matériau. C’est le sujet de recherche de Jacky Even et il nous en raconte l’aventure. Enseignant-chercheur à l’INSA Rennes depuis 1999, il travaille à l’Institut FOTON (Fonctions Optiques pour les Technologies de l’informatiON, unité mixte de recherche CNRS, Insa, Université de Rennes). La spécificité de Foton est de couvrir des domaines ciblés de la photonique : la couche physique des télécommunications, des technologies liées aux applications industrielles et de défense (capteurs optiques, lasers, instrumentation pour la photonique) et le photovoltaïque. Jacky est à l’origine de la création du groupe de simulation centré sur ce dernier thème. Des travaux pluridisciplinaires qu’il co-dirige aujourd’hui avec Claudine Katan, directrice de recherche à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR). Chacun sait aujourd’hui que l’énergie solaire représente un enjeu stratégique au niveau mondial. Et la question est bien entendu de trouver des matériaux à fort rendement en conversion photovoltaïque, aux propriétés robustes dans le temps comme aux variations environnementales, et bien sûr de faible coût en fabrication. Si des avancées majeures ont été réalisées au cours de la dernière décennie dans la recherche de tels matériaux, les projecteurs se sont tournés plus particulièrement sur une nouvelle classe de semi-conducteurs aux propriétés inédites : les pérovskites et en particulier les pérovskites halogénées. Jacky et son équipe travaillent depuis des années avec des laboratoires étrangers, d’abord européens bien sûr dans le cadre de projets financés par les Programmes Cadre, mais aussi amér¬icains comme le Los Alamos National Lab au Nou¬veau Mexique, les Rice University à Houston et Northwestern University à Chicago. Il le faut car tous les mystères ne sont pas levés sur ces pérovskites, loin de là, et de nombreux verrous subsistent encore avant de pouvoir les déployer à grande échelle. D’autres champs d’application loin des panneaux solaires sont aussi à entreprendre comme les LED ou les sources optiques quantiques. Jacky Even a reçu pour ses travaux le Prix Jean Ricard en 2022 de la Société française de physique, prix qui a honoré avant lui, de grands noms de la science française. Pour n’en citer que quelques-uns… Claude Cohen-Tannoudji en 1971, Georges Charpak en 1973, Serge Haroche en 1983, tous prix Nobel. Le monde des pérovskites est à vous ! Jean Louis Coatrieux et Félix Boulé Pour poursuivre l’aventure : L’Institut Foton : http://foton.cnrs.fr/v2016/indexe68f.html?lang=fr Un ouvrage, en anglais par 3 des 4 pionniers des architectures des cellules solaires pérovskites https://www.lavoisier.fr/livre/autre/organic-inorganic-halide-perovskite-photovoltaics/descriptif_3835197 Un ouvrage collectif complet de 2018, pour auquel Jacky et Claudine ont contribué : https://www.lavoisier.fr/livre/chimie/halide-perovskites/descriptif_3864368 Et en français, plus généraliste : https://www.lavoisier.fr/livre/environnement/l-energie-solaire-photovoltaique/descriptif_4863400 Une conférence grand-public en français de Daniel Lincot au Collège de France: https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/lecon-inaugurale/energie-solaire-photovoltaique-et-transition-energetique-0 Disponible aussi sur France-Culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-cours-du-college-de-france/energie-solaire-photovoltaique-et-transition-energetique-lecon-inaugurale-de-daniel-lincot-3595070 Et enfin, une conférence d’un des pionniers du domaine des cellules solaires pérovskites, Henry Snaith de l’Université d’Oxford : https://www.youtube.com/watch?v=Ebn0kNz-eJc
    Afficher plus Afficher moins
    1 h
  • La vigne en Bretagne : rêve ou réalité ?
    Aug 7 2024
    C’est la question posée à Valérie Bonnardot lors de notre dernière émission « Voyages extraordinaires dans le monde des sciences » sur Radio Laser, en partenariat avec Unidivers. A vrai dire, ce n’était pas la seule question… Valérie est enseignante-chercheure en géographie physique et environnement à l’Université de Rennes 2. Membre du Laboratoire Littoral Environnement Télédétection Géomatique (soit en résumé, LETG, UMR CNRS 6554, anciennement intitulé Costel), elle est passionnée depuis toujours par climatologie et météorologie. Originaire de Bourgogne et d’une famille d’agriculteurs et de viticulteurs, ce sont aussi des rencontres qui vont déterminer son chemin et l’amener à soutenir en 1996 sa thèse sur « Climat et vigne », un domaine qu’elle ne quittera plus. Ce chemin se prolonge avec une bourse Lavoisier par un post-doctorat en Afrique du sud à l’Institute for Soil Climate and Water de l’Agricultural Research Council à Pretoria puis comme chercheure à Stellenbosch jusqu’en 2004 (Institute for fruit, Vine and Wine). Des liens encore vivants aujourd’hui. Sa passion pour la vigne mais aussi pour l’enseignement et la recherche l’amène à intégrer le département de Géographie de Rennes 2 en 2012, département dont elle assure la direction depuis 2023. Vous l’aurez compris, ce n’est donc pas une surprise de la voir développer ses projets sur la vigne en Bretagne. L’un de ses projets concerne la création d’un réseau de stations météorologiques et de capteurs dans les parcelles de vigne nouvellement plantées, ainsi que dans les parcelles de vignes sous statut associatif plus anciennes. Il s’agit là d’étudier le climat à l’échelle locale des parcelles, la variabilité interannuelle du climat afin de mieux comprendre la réponse de la vigne (stades de croissance et de maturité des différents cépages) aux conditions locales (exposition, altitude, sol, proximité de la mer) et saisonnière (température, pluviométrie, vents, gel, chaleur, sécheresse etc.). Le but est également d’étudier les évolutions climatiques. Cependant, et contrairement à ce que nous pouvons communément penser, le changement climatique n’est pas le seul facteur du développement de la vigne en Bretagne. Les plantations se multiplient en Bretagne en raison avant tout d’un décret relatif au régime d’autorisation de plantations de vignes intervenu en 2015, même si des parcelles de vignes sous statut juridique associatif ou privé ont été plantées avant cette date. Depuis ce décret, des vignes à but commercial peuvent être plantées dans des régions historiquement non viticoles. Or la Bretagne a un passé en viticulture qui ne pouvait qu’inciter certains acteurs à se lancer. Une manière aussi de diversifier l’économie Bretonne. Alors quels lieux demain en Bretagne ? Le Morbihan est bien sûr le département qui historiquement avait le plus de vignes avant la crise du phyloxéra mais tous sont aujourd’hui concernés. Quels cépages ? Pour les rouges, pinot noir, gamay, grolleau, cabernet … ? Pour les cépages blancs, Chardonnay, Chenin, Solaris, Muscaris ou Sauvignac ? Et pour quelles productions (vin effervescent, vin blanc, vin rouge…) ? Ce sont tous ces sujets et bien d’autres encore que nous explorons avec Valérie. Une chose est sûre, les pionniers sont nombreux et les encouragements tout autant. Parions que les premiers vins, à ce stade encore confidentiels, seront bientôt plus généreusement servis sur nos tables. Jean Louis Coatrieux -------------------------- Pour aller plus loin : https://www.editions-apogee.com/le-savoir-boire/663-renouveau-des-vins-bretons.html https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/vin-bientot-des-grands-crus-bretons_2970699.html https://vigneronsbretons.bzh/ https://www.bretagne.bzh/le-haut-conseil-breton-pour-le-climat/ (Valérie est membre de ce Haut Conseil Breton pour le Climat, une instance initiée par la Région Bretagne) https://climatology.edpsciences.org/articles/climat/full_html/2023/02/climat20232102/climat20232102.html https://www.laciteduvin.com/fr/cite-en-ligne/le-vin-breton-la-renaissance-d-un-vignoble https://www.quae.com/produit/1842/9782759237975/vigne-vin-et-changement-climatique https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/geographie-environnement-nature-au-temps-anthropocene-0
    Afficher plus Afficher moins
    59 min
  • Voyage dans les émotions avec Renaud Séguier
    Jul 31 2024
    Ce voyage extraordinaire dans les sciences est consacré aux émotions ou plus précisément à la capture et à la compréhension des émotions. C’est le thème de recherche de Renaud Séguier, professeur à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec et chercheur à l’IETR à Rennes (équipe AIMAC, Artificial Intelligence for Multimodal Affective Computing). Cette école Supélec (ou École Supérieure d’électricité), avant son mariage avec Centrale Paris en 2015, a joué un grand rôle dans la formation et la recherche dans le domaine de l’électronique, de l’automatique et du traitement du signal à partir des années 70 pour la Bretagne. Grande école parisienne au même titre que les Mines et les Télécoms (récemment mariées elles aussi), elle était alors dirigée par André Blanc-Lapierre, académicien, père fondateur du traitement du signal en France. Cette émission est l’occasion pour nous de rendre hommage à tous ceux qui ont joué un rôle décisif dans la création ou l’accompagnement de son premier campus en région dont les amis Yves Quenech’du et Pierre-Yves Arques. Venons-en à Renaud. Il nous raconte son parcours et il est passionnant, lui qui aurait pu à l’origine faire de la danse à l’Opéra de Paris. Or il a trouvé une autre passion, la recherche, et pas n’importe laquelle car il s’intéresse de longue date aux émotions. Celles-ci s’expriment, selon Albert Mehrabian, en grande partie à travers les expressions faciales et le langage du corps (n’est-ce pas là revenir aussi à sa jeunesse ?) et, par ordre décroissant d’importance, grâce au ton et à la voix, et enfin par les mots utilisés, la structure de la phrase... Mais comment capter et reconnaître ces émotions ? Par l’analyse d’image vidéo du visage et de la posture bien entendu, par la reconnaissance de la parole aussi (l’insistance mise sur certains mots, la ponctuation et les temps de silence), la mesure de signaux physiologiques (les battements de cœur par exemple), le suivi du regard… ou encore, mais il s’agit alors d’expérimentations plus complexes, par le recueil et l’analyse des activités cérébrales. C’est cette histoire dont nous parle Renaud, une histoire qui l’aura amené avec ses collaborateurs à cofonder plusieurs entreprises sur le Technopole de Rennes : Dynamixyz en 2010 centrée sur la reconnaissance faciale pour le cinéma et les jeux vidéo ; 3D sound labs en 2015 produisant des casques audio 3D ; Immersive therapy créée en 2017, pour une thérapie sonore visant les acouphènes chroniques ; et enfin, Emobot lancée en 2022 sur le suivi de la dépression. Des entreprises souvent lauréates de prix internationaux ! L’IA dans toutes ces applications a un rôle clé aujourd’hui mais rassurez-vous, il reste du chemin à parcourir pour savoir si vous êtes un peu, beaucoup… heureux ou simplement content, si vous êtes très serein, inquiet, légèrement endormi ou au contraire très excité… et pour les rendre au cinéma, dans les jeux ou utiles pour une meilleure analyse de symptômes et de soins en médecine. D’ailleurs et pour anticiper, Renaud mimera les passages dans tous ces états d’émotion au cours de l’émission et ceci avec la seule aide de la voix ! Quelques liens pour aller plus loin et visualiser quelques animations : https://www.citedia-deveco.com/actualites/que-sont-ils-devenus-retour-sur-dynamixyz/ https://www.youtube.com/watch?v=dVY4nRXizJk https://actu.fr/societe/rennes-start-up-immersive-therapy-developpe-une-application-traiter-acouphenes_15319664.html https://www.emobot.fr/
    Afficher plus Afficher moins
    1 h et 1 min
  • Retour sur l’histoire des femmes de Bretagne dans la Révolution française
    Jul 24 2024
    Avec Solenn Mabo, maîtresse de conférences à l’université de Rennes 2. Ces femmes de Bretagne sont-elles trop ignorantes ou dévotes pour rester aveugles aux lumières apportées par la Révolution ? Sont-elles invisibilisées dans les silences de l’Histoire ? Cette Bretagne appartenant aux « terres de refus » est-elle la même dans les villes et dans les champs ? Pour les paysans, les nobles et les bourgeois ? Certes, les protestations, les cris, les violences physiques restent inaudibles quand les armes font la loi. Et pourtant ! Les femmes sont bien présentes lors de troubles lancés pour simplement subsister et de manifestations contre les gens des châteaux, lors de luttes et de révoltes contre les exigences de l’État. Elles ne prennent pas les armes certes mais n’hésitent pas à se munir de pierres et de bâtons. Les clubs politiques installés aussi bien dans les villes que les petites localités comme Landivisiau, Guémené-sur-Scorff et Quintin témoignent ainsi de leur engagement. Quelques figures émergent alors comme celle de Laurence Rapé de Redon. La Révolution marquera-t-elle un profond changement dans leur participation aux affaires de la cité ? Car il leur faut aussi faire face à l’absence des époux, qu’ils soient émigrés ou partis combattre dans les rangs des républicains ou des royalistes. Les études de Solenn Mabo, menées entre archives et enquêtes de terrain dans ces temps de bouleversements sociaux, culturels, religieux et politiques et sur ces temps de guerre commencés en 1792 contre les monarchies d’Europe, que nous apprennent-elles ? Si certaines réponses à ces interrogations sur le genre, l’engagement des femmes, leur place dans la société et l’image qui leur est attribuée, ont parfois de quoi surprendre, ces questionnements restent aujourd’hui d’une grande actualité. Jean Louis Coatrieux Pour en savoir plus Bretonnes en résistance : https://journals.openedition.org/lrf/4306 Genre et armes : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2018-3-page-77.htm Chouannes : https://journals.openedition.org/genrehistoire/2687 Royalistes : https://www.cairn.info/revue-annales-historiques-de-la-revolution-francaise-2021-1-page-161.htm
    Afficher plus Afficher moins
    1 h et 1 min
  • Et si demain l’ADN de synthèse remplaçait le silicium ?
    Dec 21 2023
    Tout le monde s’accorde à dire qu’au rythme de nos productions de données textuelles, photos, vidéos, etc. générées par les réseaux sociaux, les médias et toutes les autres sources imaginables, nos solutions actuelles de stockage de données nous conduisent dans une impasse. Rendez-vous compte. 175 Zetta Octets en 2025 (soit l’équivalent de 175 milliards de disques de 1 To) et 2150 Zetta Octets annoncés en 2035 (230 disques par habitants sur terre) ! En 2021, le monde comptait 8000 data centers mais avec une croissance estimée à 20% par an, nous en sommes maintenant certainement très loin ! Leur coût à l’unité est d’environ 1 milliard de dollars sur 10 ans. Un data center consomme de l’ordre de 100 MW/heure et ils pourraient à eux seuls représenter 20% de la consommation totale d’énergie. Et ce n’est pas tout ! La durée de vie des supports de stockage va de 3 à 5 ans pour les disques durs et de 10 à 20 ans pour les bandes magnétiques. Il faut donc transférer régulièrement ces données sur de nouveaux supports ce qui signifie un énorme gaspillage de matériel. Alors que faire ? Les sages nous diront d’arrêter de générer des données inutiles mais seront-ils écoutés ? Rien n’est moins sûr. Que faire donc dans ce cas ? Chercher des alternatives ? Pour répondre à ce défi, l’une des voies ne serait-elle pas d’utiliser de l’ADN de synthèse, à la fois infiniment plus dense et pérenne que les matériaux actuels ? Une nouvelle révolution en marche ? Écoutons Dominique Lavenier, directeur de recherche CNRS, équipe GenScale, Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA), Centre Inria de l’université de Rennes. Pour en savoir plus : Interstices https://interstices.info/stocker-les-donnees-la-piste-prometteuse-de-ladn/ Vidéo France 24 https://www.youtube.com/watch?v=3HqSfIZe5xo Vidéo France 2 https://www.youtube.com/watch?v=spnCsGX38_w ------------------------------------------------------------------------------------------- 1 Zetta octets (Zo) = 1021 octets = 1 milliard de Terra octets (To= 1012 octets) 2 Chiffres d’International Data Corporation
    Afficher plus Afficher moins
    1 h et 3 min