De retour de vacances, sur le parvis d'une gare, Édouard laisse derrière lui sa femme et sa valise. Un départ sans préméditation. Une vieille romancière anglaise en est le déclic, la forêt de Brocéliande, le refuge. Là, dans une chambre d'hôtes environnée d'arbres centenaires, encore hagard de son geste insensé, il va rencontrer Gaëlle la douce, son fils Gauvain, enfermé dans le silence d'un terrible secret, Raymond et ses mots anciens, Adèle, jeune femme aussi mystérieuse qu'une légende. Et Platon, un chat philosophe. Qui sont ces êtres curieux et attachants ? Et lui, qui est-il vraiment ? S'il cherche dans cette nature puissante les raisons de son départ, il va surtout y retrouver sa raison d'être.
D'une voix toujours juste, Pierre Rochefort nous livre une lecture vibrante et émouvante de ce roman plein d'humanité.
En bonus :
Deux voix, deux visages, deux récits: à travers leur journal intime, Agnès Ledig et Pierre Rochefort nous racontent l'amour si puissant qui relie Édouard et Élise.
Quel facultés faut-il avoir pour être un bon comédien de livre audio ?
Un goût prononcé pour la lecture, je pense. Aimer les histoires, les mots en premier. La voix aussi mais c'est secondaire, toutes les voix, tous les rythmes sont intéressants plus ils sont personnels, c'est l'engagement qu'on met dans l'interprétation qui est important. La plus importante des facultés serait l'endurance. On est parti pour une lecture qui se compte en dizaine d'heures, selon la densité des œuvres. Je n'ai encore jamais eu un pavé de plus de 400 pages mais plus de 20 heures dans un petit espace confiné, en face à face avec un micro et un auteur, il faut vraiment aimer ça pour persévérer. Bien sûr et heureusement, on n'enregistre pas tout d'un coup. Pour ma part, c'est plus qu'un plaisir. Je prends littéralement mon pied en cabine et je sais pourquoi, d'où ça vient.
En quoi votre métier de comédien sur scène vous aide à interpréter ?
J'ai deux casquettes dans la vie. La musique et le jeu (théâtre et cinéma). Ces deux activités sont fortement liées justement par le texte, les mots, les histoires, au risque de me répéter. Inconsciemment, ce que j'ai appris en studio ou en cours de théâtre m'a sûrement aidé, infusé, et instinctivement les techniques pour poser sa voix, ou porter le texte se mettent en place dans la cabine. Mais je pense que le premier moteur est émotionnel. J'aime lire et prêter ma voix aux textes parce qu'enfant j'écoutais en boucle et en k7, Gérard Philippe raconter Le Petit Prince et Fanfan La Tulipe. Sa voix, si reconnaissable, chantante, sa sensibilité à fleur de peau, tout ça m'a subjugué. Et quelque part, j'étais prêt. Comme si, je connaissais les règles à l'avance à force d'avoir voyager plusieurs centaines de fois avec ces narrateurs. C'est ce qui m'a le plus aidé. D'ailleurs, pour la petite histoire, je n'ai pas été contacté pour lire un premier livre (en l’occurrence Le nouveau maître du thriller, Audible Studios, 2019). J'ai longtemps cherché le moyen de le faire, envoyé plusieurs mails à différentes maisons d'éditions jusqu'à ce qu'un jour Audible me réponde, et positivement.
Vous êtes comédien de formation ? Qu’est-ce que l’absence de caméra change dans votre interprétation ?
C'est un autre monde, un autre univers. On ne joue pas pareil au théâtre et au cinéma. Ce sont des choses complétements différentes et opposées presque. Dans une cabine de studio pour l'enregistrement d'un livre audio, c'est la même chose : une caméra n'y a pas sa place. C'est une relation intime, proche, avec le technicien qui assiste aux sessions et qui écoute et nous corrige et l'œuvre de l'auteur. J'aime particulièrement cet exercice car il s'apparente même par moment, au bout d'une heure et quelques d'enregistrement à une sorte de méditation, de transe, coupé du monde.
Quels sont les livres les plus difficiles à lire ?
Je serai incapable de lire autre chose que de la fiction. Des essais, ou de la philosophie (quoique... ) ou même dans le pire scénario de la politique ou des textes institutionnels, ça me filerait des boutons et me dégouterait de l'exercice. Il en faut pourtant et chapeau bas à ceux qui s'y collent. J'ai besoin de rêver, d'avancer dans un dédale de rebondissements, d'intrigues, de dialogues et de personnages pour prendre du plaisir.
Laurent Volter, célibataire, 31 ans, mène une vie bien tranquille en travaillant comme chef de ventes de canapés chez Séduction de cuir. Ardu à la tâche, il ne ménage ni sa salive ni sa sueur pour satisfaire Tony, son supérieur hiérarchique, dont la vie en entreprise est régie par une seule loi, celle des trois F :
Find the customer
Fuck the customer
Forget the customer
Lorsqu'il ne se démène pas pour appliquer ce bon principe, Laurent pratique le jogging, collectionne les conquêtes sans lendemain et écrit des thrillers haletants. Malgré le succès confidentiel et les ventes rachitiques de ses opus, il est persuadé de posséder un immense talent et s'attend à être reconnu comme le nouveau maître du thriller.
Sa vie va prendre un tour nouveau lorsqu'un célèbre avocat lui propose une affaire délicate : rédiger la biographie d'un de ses clients, mais pas n'importe lequel - Max Tonnet, l'homme d'affaire le plus puissant de Belgique... jusqu'au jour où le Tribunal criminel de Monaco l'a condamné à vingt ans de réclusion pour homicide volontaire.
Volter trouve l'offre trop alléchante pour être refusée bien qu'il sente qu'il y a anguille sous roche. Le voici alors parti sur les traces d'un meurtre bien inhabituel entre Monaco et Bruxelles, bien plus enfoncé dans cette affaire qu'il ne l'a jamais été dans ses canapés de cuir...
Quel ouvrages rêveriez-vous d’interpréter ?
Tous les romans qui m'ont transporté. Je devrais faire une liste. Mais autant dans le drame que la comédie, que de la littérature pour enfants. Je serai très heureux de lire beaucoup de choses encore. J'adorerai raconter un Stephen King, j'ai récemment découvert Mémoire d'un métier où il parle de sa relation à l'écriture pour la première fois, ce serait intéressant à arpenter pour l'audio. Je suis un grand fan de la littérature de John Fante, quelque part ce sera un honneur de prêter ma voix pour un auteur que j'aime magnifiquement. Jack London, de la même façon. Et enfin, plus globalement, je serai heureux de lire et travailler avec tous les textes forts qui pourraient transporter, impressionner, inspirer petits et grands.
Comment se passe la préparation de la lecture ?
Pour ma part, toujours de la même façon, je lis une première fois le texte, comme simple lecteur. Pour voir dans quel registre il se situe, qui sont les personnages, le ton... La première session de travail en cabine sera décisive et très instructive. Avec le technicien, nous trouverons ensemble le rythme en une heure de travail, selon la langue, ce sera plus ou moins facile. Il faudra rester aussi très prudent sur les différents personnages et leurs identités vocales mais le gros du travail préparatif sera fait. Le reste c'est l'endurance dont je parlais tout à l'heure, rester concentrer sur l'émotion, l'énergie, les enjeux, ne pas baisser la garde ou rentrer dans une monotonie au long cours. Et sur plusieurs heures/sessions, croyez-moi, c'est pas du gâteau !
Selon vous, faut-il se réécouter soi-même pour savoir si le livre est "correctement" lu ?
Ah ah... Jamais mon commandant. Vous vous êtes déjà écouté par inadvertance sur le répondeur de quelqu'un ou de vieilles cassettes ? Ça fait un effet étrange. Rarement agréable, épidémiquement déstabilisant. Comme au cinéma, je ne regarde jamais, ou presque, les films dans lesquels j'ai joué. Ce n'est pas un plaisir pour le coup et je ne l'écouterai ou regarderai que sous le prisme du jugement et du "j'aurai pu mieux faire...". Pourquoi s'infliger ça !?
Après ça, vous écouterez vos livres avec le sentiment d’en savoir un peu plus sur ceux qui, jour après jour, construisent le grand catalogue Audible. Merci à Pierre Rochefort pour cet entretien !
Cartouche, habile voleur et incurable coureur de jupons, "travaille" pour le compte de Malichot, le roi de la pègre parisienne. Un jour, sur une place où doit se dérouler une exécution, il se précipite pour aider l'épouse de M. de Ferrusac, le préfet de police, à descendre de son carrosse. Mais son empressement déplaît à ce dernier, qui le rabroue durement. Le soir même, Cartouche s'oppose à Malichot et le menace d'un pistolet avant de s'enfuir. Les hommes de ce dernier se lancent alors aux trousses du bandit gentilhomme...
- Adaptation & Réalisation : Philippe de Broca ;
- Musique : Georges Delerue.
(Crédit photo : Manu Brulé)