Considéré comme l’un des « maitres » du roman français, on doit à Honoré de Balzac des ouvrages à la fois philosophiques, fantastiques, avec « La Peau de chagrin », poétiques, mais avant tout réalistes, avec des titres aussi connus et étudiés que « Le Père Goriot » et « Eugénie Grandet ». Et comme l’auteur l’a expliqué dans l’un de ses avant-propos, il avait pour projet d’identifier les « espèces sociales » de son époque.
Des témoignages d’un changement d’époque et des faiblesses humaines
Au fil de ses ouvrages, Honoré de Balzac va s’employer à décrire la montée du capitalisme, l’essor de la bourgeoisie, tout en invitant, par certains aspects, à l’anarchie et à la révolte, sans jamais pour autant accorder une place aux ouvriers dans ses romans.
Le Père Goriot
Ouvrage incontournable d’Honoré de Balzac, c’est probablement le roman qu’il faut lire en premier lorsque l’on commence l’œuvre de l’auteur. La raison ? On y croise des personnages qui évolueront au fil de « La Comédie humaine », à l’image de Nucingen, Rastignac, Bienchon ou encore Marsay. Quant au Père Goriot, c’est sans doute principalement autour de lui que cette production littéraire titanesque s’organise.
Splendeurs et misères des courtisanes
Sous la forme d’un roman policier, ce livre d’Honoré de Balzac dépeint et fustige les incohérences sociales, politiques et judiciaires de son époque. Dans le Paris du XIXe siècle, les intrigues amoureuses et policières s’entrecroisent. Ainsi, le jeune Lucien, venu dans la capitale afin de poursuivre ses ambitions littéraires, va être confronté au milieu du crime et à celui de la prostitution.
Illusions perdues
Inspiré de son expérience dans l’imprimerie, ce roman narre l’échec de Lucien de Rubempré, jeune provincial épris de gloire littéraire, que l’on croise notamment dans « Splendeurs et misères des courtisanes ». Les illusions perdues sont non seulement celles de Lucien face au monde littéraire et à sa propre destinée, mais aussi celles de sa famille vis-à-vis des capacités et des qualités humaines du jeune homme.
Le Lys dans la vallée
Felix de Vandenesse, cadet rejeté d'une famille noble, mais ruinée, tombe amoureux de la comtesse de Mortsauf. Mariée à un homme mélancolique et mère de deux enfants dont l'aîné est gravement malade, elle trouve en Felix une échappatoire. Mais sa droiture l'oblige à un amour platonique, et elle aide son ami, qui devient l'un des conseillers privés du roi Louis XVIII. En fréquentant la haute société, il devient l'amant de Lady Dudley, aristocrate anglaise, tandis que de son côté, la comtesse de Mortsauf se consume de jalousie jusqu'à la mort…
La Duchesse de Langeais
À la base de ce roman d’Honoré de Balzac, on trouve son désir de se venger de la marquise de Castries dont il était amoureux et qui s’était jouée de lui. Pourtant, dans cet ouvrage, l'idée de vengeance se perd et l'amour est porté au-delà des règles communes. Dans ce texte sur la passion, où aimer et être aimé(e) se joue à contretemps dans la cruauté du monde, la duchesse de Langeais donne à l'amour la grandeur du sublime.
César Birotteau
Le sujet de ce livre a été emprunté à un fait réel : Honoré de Balzac a pris pour modèle un certain Buly, parfumeur, qui inventa une lotion de toilette vinaigrée à laquelle il donna son nom. Ruiné en 1830 par le saccage de son officine, il passa de longues années à rembourser ses dettes et mourut dans une extrême pauvreté. L’auteur y a ajouté une affaire de spéculation, afin de transformer l’histoire d’origine en roman d’aventures.
La Peau de chagrin
L’un des premiers romans s’apparentant au fantastique, « La Peau de chagrin » d’Honoré de Balzac dévoile le mythe central de « La Comédie humaine », celui du désir associé à la destruction. Ainsi, cet ouvrage incontournable porte sur l'opposition entre une vie courte et consumée par le désir, et, à l’inverse, la longévité morne que donne le renoncement à toute forme de désir. Car la peau de chagrin a le pouvoir d’exaucer les vœux, mais elle possède également la vie de celui à qui elle appartient.
Eugénie Grandet
Eugénie est la fille d’un tonnelier fort à l’aise financièrement, autrefois maire de Saumur, et qui fait désormais fructifier sa fortune, tout en faisant croire à sa femme et à sa fille qu’ils ne sont pas bien riches. Seulement, les habitants de la ville sont plus au courant de ce que possède le père Grandet et voient en sa fille un bien beau parti.
Le Cousin Pons
Dans cet ouvrage, Honoré de Balzac décrit avec une cruauté terriblement réaliste la descente aux enfers de Sylvain Pons, parent pauvre, compositeur démodé, et ami du bon Allemand Schmucke. Autour de ces deux êtres, il construit une impitoyable galerie de portraits, avec la portière Cibot, l'Auvergnat Rémonencq, ou encore le « tableaumane » juif Elie Magus. Les parents riches et méprisants Popinot ou Camusot se liguent pour assassiner Sylvain Pons par des mots acérés, qui représentent autant de coups de poignard pour cet homme sensible.
La Rabouilleuse
Particulièrement noir, « La Rabouilleuse » fait probablement partie des romans les moins connus d’Honoré de Balzac. Le tyrannique docteur Rouget a su profiter de la Révolution française pour s’enrichir. Il a également épousé l’aînée de la famille Descoings, négociants enrichis grâce à l’achat de biens nationaux. À sa mort, il lègue la quasi-totalité de sa fortune à son fils Jean-Jacques, en déshéritant sa fille Agathe, émigrée à Paris, qui élève seule ses deux fils Joseph et Philippe. Au plus fort de ses problèmes d’argent, Agathe apprend que son riche est sous l’emprise d’une jeune et jolie paysanne recueillie par leur père, Flore Brazier, surnommée « la Rabouilleuse ». Philippe, calculateur et mal intentionné, aura tôt fait de tirer parti de cette situation…