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Jacques Prévert, le poète du cœur

Jacques Prévert, le poète du cœur

L’enfance d'un rêveur

Jacques Prévert est né en 1900 à Neuilly-sur-Seine. Fils d’un homme de lettres (André Prévert), il passe son enfance dans les Hauts-de-Seine, et aura plusieurs frères, dont Jean, qui mourra en 1915 de la fièvre typhoïde. Très vite, ses parents initient Jacques au plaisir du théâtre, du cinéma ou de la lecture, mais après quelques années d’école, l’ennui se fera ressentir. Jacques Prévert abandonne ses études à l’âge de 15 ans, et enchaîne les petits boulots, entre deux petits délits de jeunesse.

En 1920, il part faire son service militaire en Meurthe-et-Moselle, puis à Constantinople (Istanbul aujourd’hui), où il rencontre Marcel Duhamel, son futur éditeur.

De retour à Paris, la vie reprend singulièrement son cours, et Jacques Prévert continue à cumuler les petits boulots. En fréquentant la Maison des amis des livres, il fait la découverte de figures littéraires telles que André Breton ou Louis Aragon. Et cette découverte pourrait bien changer sa vie.

L’entrée dans le surréalisme

Car oui, en 1925, Jacques Prévert se rapproche très directement du mouvement surréaliste, dont Raymond Queneau ou Yves Tanguy sont des membres éminents. À cette entrée littéraire se joint un engagement politique de plus en plus prégnant.

C’est rue du Château que les rencontres se feront, endroit où Prévert inventera le terme que l’on connaît aujourd’hui de “cadavre exquis”. La même année, il se marie avec une amie d’enfance, et s’installe avec elle au pied de la butte Montmartre. C’est à cet instant qu’il se lance dans ce que l’on connaît collectivement de lui : l’écriture.

Ses poèmes paraissent peu à peu dans des revues, et Jacques Prévert commence à se faire un nom dans le milieu littéraire de l’époque. Toutefois, son esprit d’indépendance le forcera à couper les liens qu’il entretenait avec le mouvement surréaliste. Il intègrera pourtant à sa manière un autre groupe : le collectif théâtral Octobre, dans lequel il rédige des textes contestataires. La portée politique de Jacques Prévert se confirme.

Un homme engagé, libre et audacieux

Jacques Prévert était, en effet, un auteur souvent très engagé, revendiquant toutefois une indépendance et une liberté d’esprit absolue. Si la création du groupe Octobre est un signe évident de sa réflexion politique, cette expérience le lancera vers d’autres types d’écriture, notamment l’écriture de scénarios.

Pendant la guerre, Jacques Prévert se place en protecteur de ses amis juifs. Cet événement sera le symbole de toute une vie, celui d’un homme engagé, sincère et pourtant si libre.

En 1948, il tombe d’une porte-fenêtre lors d’une interview. Plusieurs jours durant, Jacques Prévert sera plongé dans le coma, et gardera des séquelles neurologiques toute sa vie. Son repos forcé se déroule en Provence, à Saint-Paul-de-Vence, où il découvre le collage. Une fois de plus, chez Jacques Prévert, la liberté de créer se retrouve partout, tout le temps, puisqu’il s’adonne également à la production de films pour enfants.

Il revient à Paris en 1956, et vit cité Véron, sur le même palier que Boris Vian. Il écume ensuite plusieurs villes de France, jusqu’à son dernier jour, le 11 avril 1977, suite à un cancer du poumon. Jacques Prévert était un homme libre, engagé, qui n’aura jamais cessé d’explorer les capacités de la poésie, quelle que soit sa forme.

Un écrivain du jeu

Les contours de l’œuvre de Prévert sont souvent assez difficiles à tracer, pour la simple et bonne raison que le poète a exploré bon nombre de disciplines. Il a notamment rédigé les scénarios de films célèbre comme Les Enfants du paradis de Marcel Carné, ou encore Le Quai des brumes, Le jour se lève, mais aussi Lumière d’été, de Jean Grémillon. Au cinéma comme à la télévision, ce qui intéressait Jacques Prévert, c’était bien la liberté de créer !

Et ses poèmes nous le montrent bien : remplis d’images et de musicalité, ils se prêtent parfaitement au livre audio, et seront d’ailleurs mis en musique par son ami Joseph Kosma en 1935.

L’écriture de Jacques Prévert est celle du jeu langagier, entre calembours, néologismes, et travail du son. Non sans une pointe d’humour, il nous emporte avec lui dans un univers tantôt loufoque, tantôt engagé, et additionne les procédés littéraires innovants. Sa hantise ? Ce qui est figé, naturellement ! La langue est un outil de liberté incroyable, qui se transforme comme bon lui semble, jusqu’à atterrir, encore aujourd’hui, dans la mémoire des écoliers, et des plus grands enfants !

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