Si on devait donner tous les sujets que ce roman balaie, que dirait-on ?
La nature, et l'humain, et ce lent cheminement de leur divorce..
On voit ici que la nature peut définir des moments collectifs, à l’instar de bornes (la canicule, la tempête, etc) : qu’est-ce que ces moments représentent ?
Ces moments nous rappellent que nous ne sommes pas maitre du jeu. Y ajouter Tchernobyl, autant dire ces nouvelles formes de catastrophes, celles directement nées de notre activé récente.
Au fond, par quoi la vie à la campagne est-elle rythmée ?
Par le jour, la nuit, pas d'éclairage public dans les forets, prairies, monts et vaux.
Qu’est-ce qu’a représenté le tournant de l’an 2000, qui est mis en scène dans votre roman ?
C'est non seulement une charnière de siècle, mais aussi de millénaire. Chose assez rare, dans l'histoire humaine...
La « nature humaine » d’Alexandre est d’être isolé : quel lien faire entre la liberté des lieux et l’enclavement des gens qui y vivent ?
La liberté est une notion assez individuelle, pas nécessairement liée à l'environnement. Dans une zone enclavée, on est libre de sortir à tout moment, même en temps de confinement... mais pas de marcher jusqu'à une terrasse de café pour se poser. Alexandre se sent libre dans ces décors, alors que d'autres s'y sentent empêchés. D'aucuns se sentent libres en ville, à l'inverse on peut s'y sentir piégé...
Ce livre est un panorama de votre propre famille, mais aussi de la France ? Quelle était la démarche exacte ?
C'est le panorama d'un quart de siècle, illustrant ce mouvement du monde vers le progrès, et que même dans un territoire reculé on y échappe pas.
Pour une fois, on suit ceux et celles qui restent, non ceux et celles qui sont partis : quelle importance cela avait pour vous ?
Justement, pour honorer cette locution: "pour une fois", alors que ce devrait être plus difficile, moins spectaculaire, mais le spectaculaire, même s'il n'est pas dans nos vies, la nature se charge de nous en abreuver...
Dans cette famille, il y un garçon, Alexandre, et trois filles. Les filles veulent partir : elles représentent la mondialisation ?
Oui, les trois soeurs représente l'ouverture au monde, l'envie d'ailleurs.
Pourrait-on qualifier Nature humaine de roman de terroir ?
Tout roman a un terroir, un décor, les décors m'intéressent beaucoup, ils sont prépondérants.
Selon vous, quelle perspective le livre audio peut-il donner à ce livre ?
J'aime écouter lire. C'est un plaisir, une sorte d'immersion, qui illustre ce paradoxe: lire les yeux fermés.
Avez-vous un coup de cœur littéraire à nous partager ?
Florent Marchet, Le monde du vivant.
(Crédit photo : Joël Saget)