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Avec le podcast “Impatiente”, Nouvelles Ecoutes rend le cancer du sein audible et visible

Avec le podcast “Impatiente”, Nouvelles Ecoutes rend le cancer du sein audible et visible

Un jour d’avril, Maëlle Sigonneau est en week-end en Normandie avec des amis. “Le samedi soir à l’apéro, je touche mécaniquement la plaque sous mon aisselle gauche. Je sens alors, très nettement, une boule sur le côté de mon sein.” Elle poursuit : “Je sens aussi ce truc, au fond des tripes, qui deviendra petit à petit un vrai compagnon : mon instinct, qui me dit que quelque chose ne va pas.”

Dans le premier épisode du podcast Impatiente, produit par Nouvelles Ecoutes, on s’accroche à la voix de Maëlle. Celle-ci n’a alors 29 ans et n’a pas connaissance d’antécédents familiaux du cancer du sein. Le médecin généraliste qu’elle consulte en urgence un dimanche la rassure : elle s’est monté la tête. La jeune femme, éditrice, rentre à Paris. Là-bas, elle croule sous le travail et oublie bien vite cet épisode.

Mais quelques mois plus tard, la douleur se rappelle à elle. Peu après, son cancer est diagnostiqué. Premier choc. Sauf qu’il y a également quelque chose au niveau des poumons. Un autre cancer ? Non, c’est bien le même cancer, métastatique, qui a migré. Maëlle apprend alors qu’il s’agit d’une maladie réputée incurable, et que sa vie sera rythmée par les rémissions et les rechutes. Et, bien sûr, les traitements. Le mot “métastases” provoque le second choc.

Dans ce premier épisode de la série de podcasts Impatiente, on découvre la genèse de la production de ce podcast. Avec Mounia El Kotni, anthropologue rencontrée au cours d’une formation sur le digital, elles ont l’idée de raconter cette histoire en série audio. Sans qu’elles s’y attendent vraiment, Nouvelles Ecoutes décide de les produire.

On comprend vite pourquoi : il s’agit de l’histoire d’une jeune femme, de son cancer, mais aussi de celle d’une marginalisation soudaine dans une société où la maladie est taboue et difficile à appréhender.

Blanche, hétérosexuelle, classe moyenne : Maëlle reconnaît qu'elle occupait jusqu’ici la place qu’on lui avait attribuée, sans se poser trop de questions. "Je suis devenue, quasiment du jour au lendemain, marginale. Marginale par rapport à la population bien portante parce que j’ai un cancer. Marginale par rapport aux femmes atteinte d’un cancer du sein, parce que je suis très jeune." Marginale aussi par rapport à ses amis trentenaires qui signent leurs CDI, achètent un appartement, se marient, font leurs premiers enfants. Et enfin, "marginale par rapport aux patientes jeunes atteintes d’un cancer du sein, parce que le mien est métastatique."

D’un seul coup, Maëlle bascule dans une autre dimension, celle que deux mots viennent qualifier, répétés comme un mantra tout au long du podcast : inaudible. Invisible.

Cette série est un moyen de lutter contre le silence qui entoure ces femmes dont le cancer du sein n’est pas aussi facile à guérir qu’on le croit habituellement. De donner une voix à une patiente qui a décidé de se battre contre sa maladie. De saisir ces petites phrases, lancées l’air de rien par des proches, et qui révèlent l’injonction à la féminité faite aux patientes qui enchaînent les chimiothérapies. Mais aussi de tendre le micro à celles et ceux qui l’accompagnent dans ce combat, comme celui que Maëlle appelle “le capitaine”, l’oncologue médical qui l’aidera à affronter la tempête.

On sent déjà que ce podcast mensuel sera fait d’attente, d’espoirs, de petits bonheurs et de déceptions. Une chose est certaine, Maëlle doit faire face aux vagues à venir. Elle en a toujours eu peur, dit-elle. “C’est peut-être pour ça que je me suis fait tatouer, il y a deux ans, un immense phare sur le bras.” Et ce podcast pourra sans doute l’aider dans ce combat.

"Je dois m'inquiéter ?"

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