Chanson douce : Leïla Slimani
Chanson douce est probablement le roman le plus célèbre de Leïla Slimani, et pourtant, il s’agit seulement de son deuxième ouvrage ! Publié en 2016, elle a reçu la même année cette éclatante récompense, se classant comme la douzième femme à remporter cette distinction en 113 ans d’existence du prix.
En développant des thèmes fort comme la maternité ou la confiance, Chanson douce raconte l’histoire d’un assassinat, celui de deux enfants par Louise, leur nounou. Une nounou discrète, sympathique, mais au comportement parfois étrange, qui mènera à l’irréparable, dans une virtuosité stylistique qui caractérise désormais Leïla Slimani.
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon : Jean-Paul Dubois
Paru en 2019, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon reçoit le Prix Goncourt de l’année, et raconte l’histoire de Paul Hansen, prisonnier au sein d’un établissement pénitencier canadien, dans la province de Montréal.
Ce dernier partage une cellule avec Patrick Horton, un Hell’s Angel folklorique. Au fil du livre, Paul Hansen va se remémorer sa vie, et plus particulièrement ce qui l’a conduit à être incarcéré, alors qu’il était un homme à tout faire au sein d’une résidence. Entre son père, sa femme ou sa chienne, tous disparus, Jean-Paul Dubois développe un livre haut en couleurs, non sans un certain humour, qui marque un sommet dans la carrière de l’écrivain.
La vie devant soi : Romain Gary
Prix Goncourt en 1975, la vie devant soi est l’une des particularités de l’histoire de Gary, puisqu’il reçut ce prix à deux reprises. En effet, La vie devant soi est publié avec le pseudonyme d’Émile Ajar. Or, il est impossible de recevoir le Prix Goncourt à deux reprises et Romain Gary (de son vrai nom) l’avait déjà reçu en 1956 avec Les racines du ciel. Un coup de théâtre littéraire, qui place ce livre comme un livre à part !
La vie devant soi nous présente l’orgueilleuse Madame Rosa et sa pension, ouverte dans le but de protéger les enfants des dames “qui se défendent avec leur cul”. Rapidement, survient Momo, jeune musulman qui raconte son quotidien au sein de la pension, mais aussi son attachement à Madame Rosa, comme la seule mère qui lui reste, et qu’il suivra jusqu’à la fin de ses jours. Un livre émouvant, poignant, bref... incontournable !
Un aller simple : Didier van Cauwelaert
En remportant le Prix Goncourt en 1994, Un aller simple se place instantanément comme un livre à part dans la carrière de Didier van Cauwelaert. Et si cette distinction fut possible, c’est grâce à la double voix d’Hervé Bazin, alors Président de l’Académie Goncourt à l’époque.
Un aller simple est l’histoire d’Aziz, né en France de parents inconnus, et recueilli par des Tsiganes marseillais. Aziz n’a pas assez d’argent pour s’offrir un faux passeport français, et base sa vie professionnelle sur le vol et la revente d’autoradios. Mais un jour, il est remis à un attaché humanitaire, dont le but est de le réinsérer au Maroc, là où il est né. Sur la carte, Aziz lui montre une zone au hasard, et le voyage commence. Un livre profond, qui porte une véritable réflexion sociétale, en plus d’être une histoire captivante !
Le sermon sur la chute de Rome : Jérôme Ferrari
Prix Goncourt 2012, Le sermon sur la chute de Rome est un roman virtuose, composé de sept parties. L’histoire se passe dans un village corse, loin de la côte, au sein d’un bar local qui subit des transformations pour cause de nouvelle gérance. Au fil du roman, c’est bien plus qu’un nouveau lieu de vie qui est présenté ici par Jérôme Ferrari, mais bien une errance à travers les siècles, narrée à partir du sermon de Saint-Augustin. L’enjeu ? Montrer cette condamnation des hommes à voir leurs mondes s’effondrer et à vouloir les reconstruire.
Dans ce livre magistral, l’auteur nous montre qu’un seul monde n’est pas possible, que nous met face à nos contradictions à travers nos propres mythologies. En bref, un prix Goncourt d’exception, qui a marqué la carrière littéraire de Jérôme Ferrari.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs Marcel Proust
En 1919, Marcel Goncourt reçoit le Prix Goncourt pour le deuxième tome de À la recherche du temps perdu. En effet, À l’ombre des jeunes filles en fleurs se divise en deux parties. La première se recentre autour de Mme Swann. Le narrateur est toujours amoureux de Gilberte Swann, et va explorer peu à peu les sentiments qu’il éprouve, au même titre que leur relation. Puis, il s’en ira vers Balbec, qui où il s’installe avec sa grand-mère et son employée.
Alors qu’ils logent dans un hôtel, leur vie sociale est réduite, voire inexistante. Mais le narrateur fait peu à peu la connaissance d’un groupe de filles dont il arrive à s’approcher, et va tomber amoureux d’une certaine Albertine. Il tente de la rendre jalouse, et la relation va évoluer, montrant tout le talent d’inventivité de Proust, pour un ouvrage captivant de virtuosité.
Le soleil des Scorta : Laurent Gaudé
Prix Goncourt 2004, Le soleil des Scorta prend appui dans la région des Pouilles, en Italie, où Luciano Mascalzone, après 17 ans de prison, se rend avec pour idée de conquérir Filomena Biscotti, la femme qu’il avait toujours voulu avoir. Mais cette dernière est morte quelques semaines auparavant, et Luciano Mascalzone violera sa sœur, la prenant pour la mauvaise personne. En le reconnaissant, les habitants du village l’assaillent d’insultes, et de ce viol, naîtra la lignée maudite des Scorta. Un roman brillant, qui valut à Actes Sud le Prix Goncourt pour la première fois !
Au revoir là-haut Pierre Lemaitre
En 2013, cette fresque historique reçoit le Prix Goncourt, et figure sur bon nombre de listes littéraires. Et pour cause, Au revoir là-haut est un roman passionnant, prenant pour cadre l’année 1918, à quelques jours de l’Armistice. Pierre Lemaître nous dépeint une série de portraits, dont chacun cherche à trouver sa place au sortir de la Grande Guerre. Un roman majestueux, qui emporte loin avec lui, entre patriotisme et trahisons !
Leurs enfants après eux : Nicolas Mathieu
Si l’histoire se passe en 1992, le livre, lui, a bien été publié en 2018, recevant le Prix Goncourt la même année. Le récit se développe dans l’est de la France, et raconte l’adolescence politique et social d’une classe, d’un milieu, mais aussi ’une époque, entre Johnny Halliday et Intervilles. Anthony et son cousin ont 14 ans, et jonglent entre un ennui profond et l’envie de découvertes, qui donnera lieu à de nombreuses sensations. Un roman écrit d’une main de maître, qui retravaille avec brio la notion de roman social, et l'image de la France périphérique dans les années 1990 !
Pas pleurer : Lydie Salvayre
Paru en 2014, Pas pleurer raconte les rapports de l’autrice avec sa mère, lors du contexte de la guerre d’Espagne. Cette dernière lui raconte en effet la révolution libertaire de 1936, sur fond de passages en espagnol non traduits au sein du texte. Pas pleurer nous donne une vision profonde de ce que peut être le langage, mais aussi la mémoire, la communication familiale, et, plus globalement, l’Histoire !
On le comprend vite à travers cette sélection de livres audio, le Prix Goncourt peut prendre des formes aussi différentes que riches, pour notre plus grand plaisir ! Et si l’audio était une manière de (re)découvrir ces textes désormais inscrits dans l’Histoire ?
Prix littéraires - livres audio
La grande littérature vous inspire ? Découvrez une large sélection de romans et d’auteurs couronnés par des Prix littéraires. En commençant par les livres audio des Prix Goncourt tels que Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois ou Chanson Douce de Leïla Slimani. Ou encore, les Prix Femina, choisis par un jury majoritairement féminin, dont Philippe Lançon avec Le Lambeau, lu par Denis Podalydès. Sans oublier le célèbre Prix Renaudot qui a révélé les romans d’Emmanuel Carrère ou de Virginie Despentes.